13/11/2018

Cette commémoration avait une résonance particulière en 2018, car il s’agissait du centenaire de la signature de l’armistice du 11 novembre 1918. La participation des enfants de l’école, ils étaient près de 70 volontaires, a apporté une intensité nouvelle à la cérémonie. Ce fut d’abord une longue envolée de sept minutes des cloches de l’église en plénum, puis le message du maire, et six enfants qui ont lu un texte rappelant la vie à Urmatt pendant la guerre 14/18, préparé par l’historienne de la commune, Marie-Odette Bindel. Ensuite, il y eut le dépôt de gerbe au monument au Morts par deux jeunes sapeur-pompiers, suivi par une Marseillaise fort bien interprétée par les 70 enfants issus de toutes les classes, de la maternelle au CM2. Puis tous, par petits groupes, sont venus déposer une fleur, constituant ainsi un bouquet tricolore au pied du monument aux Morts. Quant à la musique municipale, elle avait choisi de jouer deux marches lentes et solennelles. Un public nombreux était présent, avec des représentants des corps armés, des anciens combattants, d’un important détachement de sapeur-pompiers du centre de secours d’Urmatt, et le conseil municipal, avec le concours exceptionnel d’une météo de fin d’été. Le verre de l’amitié a clôturé cette belle cérémonie dans la salle de l’Aurochs, en mairie.

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Message du Maire

En signant le fameux traité à Rethondes, le 11 novembre 1918, les forces alliées et l’Allemagne ont mis officiellement fin à leur conflit en posant plusieurs conditions. Depuis 100 ans, même chez les plus jeunes, le jour du 11 novembre symbolise le dénouement de la Grande Guerre. 

Le choix de la date du 11 novembre n’est pas un hasard : il s’agit d’un choix “français” puisque cette date tombe exactement sur celle de la fête traditionnelle du saint patron des Francs, St-Martin. 

Le canon s’est  donc tû à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de l’année 1918 sur le front au Nord-Est de l’Hexagone… et par conséquent dans toute l’Europe. À partir de 11 heures du matin le 11 novembre 1918, volées de cloches et sonneries de clairon annoncent la fin des combats sur le front occidental. Ils retentissent après quatre ans de guerre qui ont laissé une France exsangue et 1 500 000 victimes, jeunes pour la plupart. Au total, la Grande Guerre a fait plus de 8 millions de morts et de blessés. À 16h, au Palais Bourbon, Clémenceau lit les conditions d’armistice. Il salue également Alsace et Lorraine tout en rendant hommage à la Nation. 

Cent ans après, cette bataille marque encore les populations des deux principaux pays belligérants, la France et l’Allemagne. Mais, heureusement, petit à petit la conscience d’appartenir à un même continent, d’avoir des valeurs communes, a fini par prendre le dessus. Même si cette guerre ne fut pas la dernière. S’il faut savoir faire la guerre pour préserver sa liberté, il faut aussi savoir faire la paix et la maintenir pour construire l’avenir. Aujourd’hui, l’Allemagne et la France sont en paix ; nos deux nations sont même devenues des moteurs de l’Europe.

Si nous nous retrouvons ici pour rendre hommage à tous ceux qui ont participé au combat, 100 ans après la fin de la première guerre mondiale, alors que la mémoire des derniers combattants vivants s’est éteinte, c’est pour que nos enfants ne soient pas infirmes de leur passé. L’Histoire n’est pas qu’une discipline scolaire, elle n’est pas non plus qu’une opinion,  elle est surtout la mémoire d’un peuple.  Et un peuple sans mémoire se laisse guider comme un enfant sans repère ni expérience. Alors, plus que jamais, restons attachés à notre Histoire, apprenons là et soyons-en fiers. Continuons d’honorer nos morts parce qu’ils ont, par le sacrifice de leur vie, un droit sur la nôtre.

Alain Grisé

Message du Président de la République

Un siècle.

Un siècle que l’Armistice du 11 novembre 1918 est venu mettre un terme aux combats fratricides de la Première Guerre mondiale.

A cet affrontement interminable nation contre nation, peuple contre peuple. Avec ses tranchées pleines de boue, de sang et de larmes. Ses orages de feu et d’acier qui grondaient par tous les temps et déchiraient les ciels les plus calmes. Ses champs de bataille éventrés et la mort, omniprésente.

Le 11 novembre 1918, un grand soupir de soulagement traverse la France. Depuis Compiègne où l’Armistice a été signée à l’aube, il se propage jusqu’aux champs de bataille.

Enfin, après quatre interminables années de bruit et de fureur, de nuit et de terreur, les armes se taisent sur le front occidental.

Enfin, le vacarme funeste des canons laisse la place à la clameur allègre qui s’élève de volées de cloches en sonneries de clairons, d’esplanades de grandes villes en place de villages.

Partout, on célèbre alors avec fierté la victoire de la France et des alliés. Nos poilus ne se sont pas battus pour rien ; ils ne sont pas morts en vain : la patrie est sauvée, la paix, enfin, va revenir !

Mais partout, aussi, on constate le gâchis et on éprouve d’autant plus le deuil : là, un fils pleure son père ; ici, un père pleure son fils ; là, comme ailleurs, une veuve pleure son mari. Et partout on voit défiler des cortèges de mutilés et de gueules cassées.

Françaises, Français, dans chacune de nos villes et dans chacun de nos villages, Françaises et Français de toutes générations et de tous horizons, nous voilà rassemblés en ce 11 novembre.

Pour commémorer la Victoire. Mais aussi pour célébrer la Paix.

Nous sommes réunis dans nos communes, devants nos monuments aux morts, pour rendre hommage et dire notre reconnaissance à tous ceux qui nous ont défendu hier mais aussi à ceux qui nous défendent aujourd’hui, jusqu’au sacrifice de de leur vie.


Nous nous souvenons de nos poilus, morts pour la France. De nos civils, dont beaucoup ont aussi perdu la vie. De nos soldats marqués à jamais dans leur chair et dans leur esprit. De nos villages détruits, de nos villes dévastées.

Nous nous souvenons aussi de la souffrance et de l’honneur de tous ceux qui ont quitté leur terre et sont venus d’Afrique, du Pacifique et d’Amérique sur ce sol de France qu’ils n’avaient jamais vu et qu’ils ont pourtant vaillamment défendu.


Nous nous souvenons de la souffrance et de l’honneur des dix millions de combattants de tous les pays qui ont été envoyés dans ces combats terribles.
Françaises, Français, nous sommes aussi unis en ce jour dans la conscience de notre histoire et dans le refus de sa répétition. Car le siècle qui nous sépare des terribles sacrifices des femmes et des hommes de 14-18 nous a appris la grande précarité de la Paix.

Nous savons avec quelle force, les nationalismes, les totalitarismes, peuvent emporter les démocraties et mettre en péril l’idée même de civilisation.
Nous savons avec quelle célérité l’ordre multilatéral peut soudain s’écrouler.
Nous savons que l’Europe unie, forgée autour de la réconciliation de la France et de l’Allemagne, est un bien plus fragile que jamais.

Vigilance ! Tel est le sentiment que doit nous inspirer le souvenir de l’effroyable hécatombe de la Grande Guerre.

Ainsi serons-nous dignes de la mémoire de celles et ceux qui, il y a un siècle, sont tombés. Ainsi serons-nous dignes du sacrifice de celles et ceux qui, aujourd’hui, font que nous nous tenons là, unis, en peuple libre.

Vive l’Europe en paix !
Vive la République !
Et vive la France !

Catégories : Cérémonies

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